Le Tribunal de commerce international de Paris a donné raison à l’IPIC, le fonds souverain d’Abu Dhabi, dans l’arbitrage initié par le Real Madrid en 2018 dans lequel il réclamait plus de 400 millions d’euros pour l’abandon d’un contrat de sponsoring par lequel ce dernier acquerrait, entre autres, les droits naming du stade Santiago Bernabéu pour une durée de 20 ans.
L’intention du club dirigé par Florentino Pérez était de payer les travaux de rénovation avec cet argent, mais le projet de réforme a subi un revers lorsque, en février 2015, la Cour supérieure de justice de Madrid a décidé d’annuler la modification spécifique du plan général de l’urbanisme de Madrid qui a permis au Real de lancer le mégaprojet qui comprenait, entre autres, un grand hôtel et un nouveau centre commercial. Le plan spécial finalement approuvé par le conseil municipal de Madrid en juin 2017 a donné une couverture juridique à la réforme du stade, mais dans des termes, comme l’a reconnu le tribunal arbitral, différents de ceux d’origine.
Les différences significatives entre les deux projets, c’est précisément ce qu’affirmait l’IPIC lorsque, en juin 2017, il informait le Real Madrid qu’il ne considérait pas que les conditions suspensives qui activaient le contrat de sponsoring et l’obligation de débourser les 400 millions d’euros étaient remplies. Plus précisément : la décision du Tribunal Suprême de Madrid n’a pas autorisé le démarrage des travaux convenus dans le contrat de parrainage ; que le Real Madrid n’avait pas de licence en juin 2017 lui permettant de commencer les travaux convenus dans le contrat de sponsoring ; et par conséquent, il y avait un empêchement légal au démarrage des travaux convenu dans le contrat de mécénat.
Et c’est ce qu’a considéré le Tribunal arbitral, qui a accepté la défense de l’IPIC dans tous ses extrêmes.
Comme expliqué dans la décision communiquée aux parties, la sentence considère que le contrat a expiré selon ses propres termes le 30 juin 2017, puisque les travaux autorisés par la modification spécifique du Plan général d’urbanisme de Madrid étaient significativement différents de ceux autorisés par le plan spécial, ce qui signifiait que, du fait de son annulation en 2015, le 24 juin 2017, date limite à laquelle les conditions suspensives devaient être remplies, le Real Madrid n’était pas en mesure de lancer les premiers travaux, qui étaient celles que les parties ont convenues dans le contrat de parrainage.
De même, la Cour constate que le Real Madrid n’a jamais demandé l’accord de l’IPIC pour modifier l’étendue des travaux et l’ampleur du projet, ce qui a réduit sa surface constructible de plus de 30 000 m2 et éliminé la possibilité d’affecter 12 250 m2 à un usage commercial. Par conséquent, il rejette la demande du Real Madrid dans son intégralité.
Les intérêts de l’IPIC dans cet arbitrage ont été défendus par Allen & Overy et GBS Disputes.
Le Real Madrid a été représenté par Alonso & Díez-Hochleitner Abogados et Pérez-Llorca.